Il faudrait longuement s’attarder sur les paramètres qui font qu’aussi extraordinaire qu’ait été le séisme tunisien, cette Révolution ne pouvait probablement pas partir d’un autre pays que la Tunisie, probablement le plus laïc de tout le monde arabe. « Tunisie » rime désormais, politiquement, avec « Tsunami ». Les trois jours qui ont suivi le 14 janvier 2011, on aura plus entendu les mots « liberté » et « démocratie » dans tout le monde arabe qu’en quarante années. Un peuple a réalisé l’impossible : renverser une dictature policière omniprésente, comme si le 1984 d’Orwell se terminait sur un happy-end.