Pour des raisons esthétiques, sinon pour d'autres, je ne peux admettre la conception de la mort à laquelle souscrivent la plupart d'entre nous, à laquelle j'ai souscrit durant la plus grande partie de ma vie - pour des raisons esthétiques, par conséquent, je suis obligé de nier qu'une chose aussi extraordinaire qu'un esprit humain puisse être anéantie. Non, les morts sont parmi nous, isolés par notre dénégation métaphysique de leur présence. Tandis que nous gisons, la nuit, dans nos hémisphères, endormis par milliards, nos morts nous approchent. Nos idées devraient être leur nourriture. Nous sommes leurs grains de blé. Mais, stériles, nous les affamons. Ne nous y trompons pas, nous sommes observés par les morts, observés sur cette terre qui est notre école de liberté. Dans l'autre monde où les choses sont plus limpides, la clarté ronge la liberté. Nous sommes libres sur cette terre en raison de la confusion qui y règne, de l'erreur, de nos merveilleuses limitations aussi bien qu'en raison de la beauté de la cécité et du mal. Toutes ces particularités sont inséparables des bienfaits de la liberté. Mais je n'ai rien de plus à dire pour l'instant sur ce sujet car je suis débordé, sous pression - avec toutes ces tâches inachevées !