C’est un jeu composé de voix off et de bouts de pellicules récupérés, une mosaïque collée dans la tête comme un inconscient à ciel ouvert avec une émeute de détails et des flous relatifs qui grillent les neurones à la manière d’une prise de cocaïne, un peu comme dans un accident de voiture : deux films se déroulent en même temps, l’un au ralenti où l’on voit tout, et l’autre en accéléré. Une série de catastrophes parasite le champs oculaire. La puissance des images et le rythme du montage sont d’une extrême violence comme la civilisation dans laquelle nous vivons. Une image recouvre une autre image puis une autre et ainsi de suite. A copy of a copy of a copy... Au cinéma, le mouvement, la vitesse, c’est la vie. Ici, c’est le polaroid d’un moment d’accélération généralisé. Il faut être sur le qui-vive, tendu au maximum. Le danger est présent, réel et parmi nous. Le temps suspendu et le temps qui file, la contemplation ou la fuite en avant. Le passé, le futur. Il n’y a plus de mode d’emploi. La guerre est le scénario le plus probable mais nous devons tout faire pour l’éviter.