Ecran 5.
Pour en finir avec le romantisme de la psychose. Silhouette de Mabuse baignée de noir. Passage de la déprime à l'insurrection. Il continue de parler sans jamais s’arrêter. Il se dit prêt à devenir l’acteur qui occupera le centre du panoptique. Il répète que son crime est d’avoir pris du plaisir dans une orgie narcissique où sa seule présence aurait fixé les phantasmes, les désirs, les haines. Or la société ne supporte pas la notion de jouissance. La société intervient pour rétablir… la société…, l’impasse est totale et ne peut renvoyer qu’à une complicité ou à une impuissance, c’est-à-dire, à une aliénation. « C’est la machine sociale qui veut ça, qu’on trouve normal ce qui se passe maintenant. C’est une époque absolument monstrueuse, mais c’est normal. » Les sensations, le point de vu intérieur du personnage et les accents de sa confession envahissent l’image. Mise en œuvre du hasard comme sur des roulettes. Russes. Il ne s’agit pas de fabriquer un masque artificiel : le masque est déjà là, il s’agit de le faire monter en surface, comme la photo qui se révèle dans l’eau. La réalité est une succession de couches complexes et asphyxiantes affrontant les parois de son angoisse. Des murs recouverts, justement, de lambeaux d’actualités. Le premier cœur artificiel digne de ce nom…