Bande son du diable en vie de parade par-dessus le carré blanc sur fond blanc de Malevitch. Je suis un psychotique qui a passé toute son enfance sous une chape de plomb, familiale, sociale, politique ; je fais du collage, de l’assemblage de réel, je suis saisi du caractère répétitif-obsessionnel de notre époque. Je suis un autodestructeur qui arrive toujours à rebondir. Mes dimensions deviennent floues. Je suis très faible, je peux tout juste parler depuis que le dollar s’est effondré. Je suis pris sous les tirs croisés de tous les groupes armés du monde. Je n’ai pas voté le 21 Avril ni le 5 mai. Jamais. Liberté, égalité, fraternité, j’y crois sans y penser, comme à des ombres. La France est le pays abject du temps des cerises, de Jacques Prévert, des fluctuations de la haine, de toute la sentimentalité immonde… Elle bat des soupirs au rythme du tombeau… ce sera le dernier pays à comprendre… ce sera le premier à être frappé… Mon langage est celui d’une société en état de décomposition avancée, le film visuel et sonore de son pourrissement magnifique.