Porno-graphie. Asile de Rodez. Ils s’infiltrent en moi jusque dans mes rêves, me parasitent, m’imposent leur voix comme un ventriloque à son mannequin ; marqué, enregistré, repéré, mon mauvais œil écoute mon corps tout entier me sortir par la bouche, tentant de rompre avec toute identité et devenant cette voix torturée qui parle sur fond de guerre sans visage – sous le masque, une tête de mort rit en silence. Ils s’approprient mes organes, mes membres, mes émotions… tout ça remonté dans le désordre comme dans un porno version longue dans lequel on m’appellerait par mon nom - elise_vertige - pour me détourner, me manipuler, me séparer, me confisquer. Leur pays c’est l’absence, un paysage de capitulations psychiques : les mêmes scènes qui reviennent comme un disque qui déraille et me donnent l’impression d’être une poupée désarticulée au service de démocratie, ce nouveau jeu (ce nouveau dieu ?) dont le langage me détruit. Et puis ces bouts de phrases qui reviennent me hanter comme si j’étais noir de monde, sans cesse traversé par des corps humains, une sorte de téléchargement scopique en temps réel.
NON.