Montages d’images d’émeutes rythmées par le « Dialogue en forme de poire » de Eric Satie et la voix de Mabuse citant Lénine : « Quand l’ancienne société meurt, on ne peut pas clouer son cadavre dans un cercueil et l’enfermer dans un tombeau. Ce cadavre se décompose au milieu de nous, il pourrit et nous contamine lui-même… Je ne suis pas prophète : quand je joue au loto, je perds. Mais je reçois des signes, trois, quatre d’un coup parfois. Et donc je me tais et je parle, de plusieurs paroles tour à tour, je me divise en phrases venues d’ici ou d’ailleurs, en mots détachés, souvent difficiles, parfois coupés, je parle par coups de sondes, par éclats, par fragments ranimant peu à peu le film cousu de fils blancs des événements qui se cristallisent dans mon corps. Les bouts de phrases que j’agence pour le plaisir de la stupeur, sous mes doigts, se mettent alors à signifier. Très vite à l’interdit poétique se substitue l’interdit social, ou plus exactement sous la pression des événements, ces deux interdits se confondent : il n’y a de poésie que de la révolution (à prendre dans tous les sens)… L'insurrection comme tentative de prendre la parole en mon nom. Pour peu que l’on considère l’existence comme un vaste champs d’expériences pour créer des valeurs nouvelles, voilà un symptôme éloquent, voilà une espérance »