Publication permanente (Impression soleil levant)

Jouir doucement du passage resserré du temps. Ebranler les structures rouillées. Rester éveillé. Opposer ma traversée à l’envers du temps falsifié. Bouffées d’air frais, vertige, fermeture à double tour. Echappée belle vers le futur, dans le calme, dans une danse improvisée à plusieurs dans la ville, la nuit. A chaque séquence de ma vie, trouver le bon rôle, un peu en retrait, hors des ténèbres et puis recommencer, c’est à dire redistribuer les cartes à chaque monde traversé, à rebours des lieux du crime, du trucage des corps, de la pulsion sociale. J’aime la constance des nuits, leur silence feutré, la possibilité de fondre tantôt dans le clair tantôt dans l’obscur. Combien de nuit comme cette nuit ais-je déambuler dans Paris ? J’y goûte ce grand vide que j’entr’ouve en moi pour toucher l’éternité. Chaque jour, je jouis du temps où je vis car c’est le temps où tout s’évanouit, où tout est à jouer, à rejouer ; le temps qui m’initie à ne plus prendre possession des ruines, à m’écarter aristocratiquement de l’aveuglement général.