R.A.F.


- Attendez, dit Ségolène. Mon nom?
Elle le regarda avec suspicion, puis leva le bras, au milieu des crissements de freins.
- Non, dit-elle. Non. Je suis désolée, mais non. Je ne peux pas vous donner mon nom. Je ne vous connais même pas, ajouta-t-elle avec une gentillesse infinie qui rendait d'habitude son interlocuteur misérable. N'est-ce pas, Charles? Qu'en penses-tu?
Charles semblait perdu dans de laborieuses méditations.
- Je pense, déclara-t-il en se prenant la tête entre les mains, que si nous admettons que nous sommes le rêve d'une ombre, et que, partant du principe que la vie est un songe, considérant encore qu'un fantôme peut difficilement en pincer un autre, si rien n'existe que le sentiment pur de l'existence...
- D'accord, dit-elle...

F.Berthet_ Education française