O! Le jeu de vi(d)e


Certains pensent que le chemin de la joie s'est perdu : l'histoire occidentale de la poésie l'aurait détourné pour y substituer, comme nouveau coeur des phrases - comme essence du désir - un deuil, l'absence mélancolique de la chose.
Mais je pense que cette joie, qui correspond à la dimension intérieure du langage - sa force épiphanique - ne s'est jamais perdue. Elle a prit la forme d'un secret. Il traverse le temps. Les troubadours l'ont lancé dans la langue comme l'objet même de sa promesse, et il nourrit aujourd'hui, dans la discrétion, les phrases épanouies.

Y.Haenel_A mon seul désir